En 2009, le célèbre créateur de mode Jean Charles de Castelbajac propose à Londres sa première exposition personnelle en tant qu’artiste, intitulée « The Triumph of the Sign ». Hébergée par la Paradise Row gallery du 3 avril au 2 mai 2009, cette exposition présente de nombreuses œuvres nous proposant un regard critique sur cette société des images dans laquelle nous vivons. Parmi les diverses œuvres nous pouvons retrouver ce détournement du Déjeuné sur l’herbe de Manet ou encore L’origine du monde (dont vous pouvez retrouver une analyse ici) censurée par le logo de l’entreprise multinationale de produits électroniques Apple. Par ce jeu de superposition d’images célèbres et facilement identifiables par le regardeur, Castelbajac souligne la façon dont l’art est soumis aux lois du marketing. Pour réaliser ces toiles, JC/DC a fait appel à des peintres chinois de la production de masse, ce qui renforce ce message de société de consommation et de mondialisation, et c’est donc sur ces imitations chinoises qu’il appose les célébrissimes logos. Castelbajac avait déjà l’habitude au travers de ses créations de mode de jouer avec la culture visuelle du public, comme avec ses manteaux en peluche Kermit, ses leggings Lego ou encore ses robes imprimées Barack Obama. Et il poursuit ainsi le travail de Warhol ou de Basquiat , artistes dont il était proche.

Le site de la galerie Paradise Row, accueillant l’exposition, nous présente cette dernière en quelques lignes avec un visuel d’oeuvre et deux citations , de Roland Barthes et Karl Marx, choisis par Castelbajac pour susciter réflexions chez le visiteur. Le site internet de la galerie est très épuré, il présente simplement, sur fond blanc, toutes les expositions passées depuis 2007. Mais nous ne trouvons pas d’informations sur la galerie elle même. C’est un défaut majeur car même si le site est moderne et la circulation simple, le visiteur ne trouve aucun renseignement sur l’emplacement de la galerie son histoire ni même l’exposition en cours.

En ce qui concerne les œuvres de l’exposition The Triumph of the Sign, de nombreux visuels sont disponibles sur le site de JC/DC lui-même. Je tiensa préciser qu’il ne s’agit pas de son principal site présentant ses collections et partenariats dans le milieu de la mode, mais de celui dédié à l’art et aux événements artistiques du créateur. Ce site présente de manière élogieuse ce « créateur emblématique » touchant  tous les domaines dans la page Biographie. Nous pouvons également découvrir toutes les publications, performances et collaborations de l’artiste organisées en posts par ordre chronologique, un peu comme sur l’interface d’un blog. En ce qui concerne l’exposition de 2009 étudiée, la page présente de plusieurs images d’œuvres avec en légende leur titre, leur technique picturale et le support, rien de plus, et nous pouvons lire un court paragraphe en fin de post ventant le message transmis par l’artiste. Le visiteur peut également partager directement les différents articles sur Facebook ou Pinterest grâce à des liens prédéfinis.

Une interview de l’artiste à propos de cette exposition est à lire sur le site de Dazed, où nous apprenons les influences et inspirations de l’artiste, ou encore ses futurs projets. Il s’agit du site Dazed Digital du magazine mensuel de mode anglais Dazed and Confused, en ligne depuis novembre 2006. Il faut savoir que le magazine possède également une chaîne de télévision ce qui montre le succès de ce magazine d’avant garde. Visuellement, le site s’adresse à la jeune génération incontestablement, en effet il est très riche en texte et images, les liens vers es réseaux sociaux sont mis en avant et les sujets de cinéma, de musique, de mode et d’art rédigés pour un public connaissant les codes et tendances d’internet. Le site est enrichi d’environ un article par heure, ce qui est très dense en information. Il ne s’agit pas d’un site institutionnel pourtant les informations sont vérifiées et sérieuses car le magazine a une renomme à conserver. Quelques publicités sont visibles au niveau de la bannières et dans d’autres encarts mais elles ne sont pas omniprésentes ou surgissantes et ne dérangent pas la navigation.

J.E.